Je suis arrivée
en même temps que Messaline aux écuries tout à l’heure. Nous nous sommes longtemps demandées si Manue viendrait : sa petite famille est grippée A. Mais ma belle sœur a fini par arriver,
pimpante et fringante. Les filles se sont occupées de leurs chevaux tandis que je bichonnais ma mule. Elle a sacrément fait l’andouille pour lui mettre le filet. Au moment où Séverine arrivait à
mon secours, je vainquais la bête.
Nous serions nombreuses dans le manège ce soir : Ranzo et Manue, Petite Rivière et Messaline, Quick et Séverine, Ulsan et moi. J’ai
emmené la mule faire un tour de piste en longe à chaque main histoire de se détendre un peu. Les chevaux sont arrivés et nous ont laissé la moitié du manège : cool ! La mule a été très
effrayée quand les grandes bêtes à petites zoreilles se sont mises à trotter. Les filles, qui sont de petites rigolotes, faisaient rien qu’à nous embêter en passant un peu trop près de nous.
Ulsan en a bien profité à faire semblant d’avoir peur. Heureusement que Séverine m’a mise sur la voie : les coups de cul d’Ulsan prouvaient qu’elle s’amusait plutôt qu’autre chose. Elle m’a
dit aussi de ne pas m’arrêter quand elle faisait l’idiote, mais de continuer à bosser. Nous avons eu quelques poussées d’adrénaline quand Quick (qui devrait plutôt s’appeler Speed) a cherché
Séverine. Malheureusement pour lui, il l’a trouvée ! L’animal soufflait comme un bœuf mais exécutait les figures imposées avec brio.
Bref, la mule a fini par se calmer, et près d’une heure plus tard, elle continuait à marcher gentiment quand Petite Rivière passait sous son
nez.
Séverine est allée ranger Quick, puis ce fut le tour de Manue et Messaline : après avoir gigotté parce qu’il y avait des chevaux avec
elle, Ulsan s’est mise à gigoter parce qu’il n’y en avait plus…
Je redoutais un peu ce qui allait suivre. En arrivant, Séverine m’avait demandé si j’avais un peu de temps aujourd’hui : on allait
essayer le montoir. Elle m’a rassurée sur le jeune dos de la mule, nous n’allions pas appuyer longtemps sur un seul côté, ce qui est néfaste pour le rachis. Il a fallu d’abord obtenir
l’immobilité, chose pas facile quand deux humaines décident d’harceler un pauvre équidé sans défense. Quand l’animal en question s’est arrêté, Séverine m’a demandée d’ajuster les rênes, de poser
les mains sur le pommeau de la selle, elle m’a ensuite tenu la jambe pour faire la courte échelle afin que je sautille sur place, de plus en plus haut. Au début Ulsan bougeait, quand elle s’est
immobilisée, je me suis arrêtée. Dans l’exercice suivant, je devais poser le ventre sur la selle quelques secondes. Comme tout se passait bien, toujours guidée par ma monitrice, j’ai mis la main
droite sur le troussequin, je me suis élancée et je me suis mise en sac à patate. Ma belle était sage, je l’ai caressée et suis redescendue. On a recommencé puis fait la même chose de l’autre
côté. Quel ravissement d’avoir été perchée (de façon peu élégante, mais bon…) sur le dos d’Ulsan ! Merci Séverine ! La mule en avait un peu marre à la fin, elle avait hâte de rejoindre
le box pour se goinfrer. J’ai eu encore beaucoup de mal avec le filet. Je lui ai fait de gros câlin et l’ai rangée.
Séverine m’aidera encore une fois et après je devrais me débrouiller seule. Nous ne sommes pas là de galoper dans la campagne, elle est encore
bien jeune pour ces escapades, mais nous avons fait un bond énorme ce soir !