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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 17:52

Cet après-midi, c’était donc le tour des ânesses de rejoindre les verts pâturages. J’arrivai à la ferme vers 13 heures. Pink monta avec une certaine facilité dans la remorque, Mimoun fit plus de difficultés, mais une corde derrière les fesses parvint à la ferme embarquer. Je suivis Pierre jusqu’au village et m’inquiétait rapidement : je voyais deux paires de fesses pointer à travers la bâche : nous avions oublié de mettre la grille à l’arrière. J’eus quelques visions d’horreur d’ânesses se rétalant sur le macadam… celui-ci ne reçut finalement que de la bouse d’ânesses stressées. Nous les fîmes sortir sans problème. Le temps que madame B. trouve les clés, nous les avons fait brouter sur la place du village. Un homme vint nous parler : c’était le propriétaire d’un âne entier pas facile du tout. Les ânesses purent enfin rejoindre leurs compagnons et goûter à la verdure. Nous restâmes presque une heure à se taper la discute avec la voisine et la propriétaire. Je pus toucher la mule et lui donner quelques brins d’herbe, mais je n’oubliai pas les paroles de ma monitrice préférée : « Elle va avoir le ventre bien plein, elle aura de l’énergie et te fera galoper dans la pâture ». Encore de belles perspectives d’avenir…

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 17:36

Mercredi après-midi, c’était baptême de chwal pour la mère d’Hélène, le mari de Messaline et pour mon Namoureux ! Séverine nous a emmené dans de sympathiques chemins bordant les marais, par un soleil radieux. Nos apprentis cavaliers ont maîtrisé le trot assis comme s’ils en avaient fait toute leur vie. Au retour, je me suis rendue compte que le licol de ma ponette traînait dans la pisse, dont l’odeur m’a par la suite bien collée. Le lendemain, j’avais oublié que ma veste portait cette douce fragrance… mais quel succès auprès d’Arthur ! Et la mule a elle aussi adoré : j’ai eu le droit à mes premières léchouilles ! Alors que je l’avais enfermée avec Pink pour l’obliger à me regarder, Pierre est arrivé. J’étais heureuse de lui annoncer qu’Ulsan m’avait reniflée à plusieurs reprises. Il m’a répondu que lui était en colère… parce que le troupeau qui devait être en pâture depuis début avril traînait encore ses sabots ici. Puis il est reparti. Je me suis retrouvée là comme une conne. Pas de nouvelles du pote d’Hélène, Séverine disponible uniquement ce soir, il fallait goupiller un truc à l’arrache. Ce que je fis dans l’après-midi. Coups de fil à Séverine (« Bon, je te rappelle pour te dire si j’ai un van »), à la proprio de la pâture (« Je vous rappellerais si on vient ») et à un loueur de van (« Vous êtes d’accord pour ce soir ? Super ! Vous pouvez prendre en plus votre véhicule ? Génial !). Tout se goupillai à merveille. Seul hic, et dernier coup de fil, à Anita : « Je ne peux pas venir au concert de Bénabaaaaaaaaaaaaaaaaaaaar ! ». C’est moche, après l’avoir vu deux fois, ce cher Bruno devait se passer de ma présence.

Vers 18 heures, avec Pascal, nous passions prendre Séverine. Je passai deux derniers coups de fil, à mes différents loueurs –de van et de pâture- ils étaient toujours OK. Nous arrivâmes à la ferme. Nous déménagerions les ânesses demain, aujourd’hui, priorité à la mule et à Arthur. Le mec du van était très sympathique, patient et il s’y connaissait en chevaux. Lui, Pierre et Pascal ont prêté main forte à Séverine pour attraper la mule. Au bout d’une dizaine de minutes, les hommes tenaient le licol, la mule tirait au renard et se cabrait et Séverine mettait la longe. Pascal m’a dit peu après qu’il a vu dans les yeux d’Ulsan la peur du gnou qui se fait bouffer par les lions ! Une fois longée, la mule s’est calmée, elle est sortie relativement gentiement et s’est empressée de  rejoindre l’âne qui était monté quelques minutes auparavant et que la fille du loueur cajolait. Un convoi exceptionnel de deux voitures et d’un 4X4 remorquant un van s’est mis en branle. Les longues zoreilles ont fait un voyage plutôt calme. Un peu moins d’une heure plus tard, nous étions dans mon village, que Séverine découvrait. « C’est pas un peu… » je complétai : « bourge ? ». Un peu, un peu. Madame B. et sa fille nous attendaient. Nous avons débarqué les équidés sans trop de problème (la mule maîtrise mieux la marche arrière qu’Arthur). Séverine et moi avons fait découvrir le terrain aux animaux ravis de trouver tant d’herbe. La libération d’Ulsan ne se fit pas sans peine. Nous avons laissé paître les deux amis. "Pourvu qu’ils ne se sauvent pas !" Je mis un peu de temps à m’endormir…

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 20:55

Ce matin, un lapin a tué un chasseur… euh, non, ce matin, je suis allée rendre visite à la mule et à ses potes. Nouvelles matinée décevante. Pas tant à cause de la mule, mais à cause de sa proprio (moi, en l’occurrence). Tout avait bien commencé, comme souvent. Caresses jusqu’à l’encolure, pansage jusqu’à l’encolure, youpi, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Nous l’avons enfermée avec Pink et Mimoun, nous étions à l’étroit dans l’étable : exit Mimoun ! Ulsan ne regardait plus la porte de sortie mais sa môman de substitution, j’étais assez maladroite, bref, nous n’avons absolument pas fait avancer le schmilblick… seul point positif, la mule prend maintenant systématiquement la bouffe qu’on lui propose. Nous avons libéré tout le monde et procédé à la vermifugation. Le pauvre Arthur a eu le droit à la pâte restante de la dernière campagne : pas bon du tout, beurk ! Les autres se sont régalées avec la toute nouvelle formule à la pomme : un délice ! Je suis à nouveau partie avec le vague à l’âme. Des vacances encore bien chargées, le déménagement qui pointe sérieusement le bout de son nez (le pote d’Hélène va pouvoir prêter son van !!), le stress ne fait que croître !

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 10:55

J’ai longtemps entendu parler de la mule du pape sans trop savoir ce que signifiait cette expression. Jusqu’à ce que je m’intéresse aux mules. Ces dernières étaient autrefois des montures tellement appréciées qu’on les retrouvait dans la cour des grands, notamment celle des papes à Avignon. Alphonse Daudet, dans les Lettres de mon moulin, nous conte l’histoire de la mule du pape. « C’était une belle mule noire mouchetée de rouge, le pied sûr, le poil luisant, la croupe large et pleine, portant fièrement sa petite tête sèche toute harnachée de pompons, de nœuds, de grelots d’argent, de boufettes ; avec cela douce comme un ange, l’œil naïf, et deux longues oreilles, toujours en branle, qui lui donnait l’air d’un bon enfant… ». Bref, tout le monde l’adorait, surtout son proprio de pape. Un jeune arriviste qui traînait par là vint à flatter la mule dans l’idée de faire de la lèche au prélat. Le manège fonctionna tant et si bien que le pape pris le gredin à son service. L’affreux jojo devait s’occuper de la mule, mais au lieu de cela, il la martyrisait, buvait son vin (une mule alcolo, on aura tout vu !), invitait ses potes pour lui tirer les zoreilles et un jour, il la fit monter au clocheton ! Pauvre mule ! Et le pape ne voyait rien, ne se doutait de rien, bien au contraire ! Pour remercier le vilain de ses services, il l’envoya pendant sept ans lui apprendre les bonnes manières à la cour de Naples. Sept années durant lesquelles la mule lui garda son coup de sabot. Quand il revint, il donna quelques tapes amicales à la bête, qui prit son élan et vlan ! elle lui décocha un terrible coup de sabot. « Il n’y a pas plus bel exemple de rancune ecclésiastique. »

Mercredi soir, sous l’averse orageuse, Séverine m’a raconté une histoire de cet acabit. Christian, son compagnon, travaillait dans ses jeunes années dans un centre équestre où il y avait un âne. Pour des raisons connues de lui seul, cet âne détestait un des chevaux du club. Un jour, ce cheval se retrouva à l’attache. Par coïncidence, à ce même moment, l’âne s’échappa. Il vint auprès du cheval immobilisé, le chopa à la gorge et se laissa tomber de tout son poids dans l’idée de l’assassiner ! Le cheval fut sauvé mais garda quelques séquelles.

Mieux vaut pour moi ne pas faire de mal à mes amis à longues zoreilles… Mieux vaut pour moi les choyer...

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18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 13:37
Vendredi, première journée de vacances maussade sur tous les fronts. Le temps étais gris, froid et pluvieux. La mule ne coopèrait pas. Pourtant, dans le paddock, j’ai réussi à lui gratter la crinière. Je l’ai mise avec Pink dans l’étable pour tenter de lui mettre la longe. Deux tentatives ratées, encore à cause de mon manque de force musculaire. Comme Séverine me l’avait appris, j’ai lancé la longe au dessus de son encolure, côté droit, et j’ai attrapé le bout de la longe côté gauche. Jusque là, tout allait bien, mais quand j’ai commencé à exercer une traction, Ulsan s’est rebiffée et a tiré plus fort que moi. Pierre est ensuite venu m’assister quand la mule s’est retrouvée seule. Elle était très agitée et comme la veille, elle s’est élancée dans le grillage pourtant renforcé. Elle s’est prise les antérieurs dedans. L’espace de quelques longues secondes, nous avons paniqué, mais elle s’est dégagée sans se faire mal. J’avais l’extrémité de la longe dans la main droite et l’autre bout et son mousqueton dans la main gauche. J’ai travaillé la position de la mule comme si elle était longée, je voulais avoir sa tête face à moi. Ce n’était pas facile, elle bougeait beaucoup. Finalement, j’ai gardé la longe dans la main droite, afin de repousser ses hanches gauches vers le fond de l’étable, et la chambrière dans la main gauche pour lui caresser la tête. Mon oncle devait malheureusement s’en aller. Je ne voulais pas prendre le risque de continuer seule. J’ai attendu que la muletonne se calme un peu. Je lui ai proposé une première carotte. Elle n’a pas voulu la prendre dans ma main. Je la lui ai lancée. Son appétit ouvert, elle a pris du bout des lèvres la seconde que je lui tendais. Je l’ai laissée retrouver ses compagnons, qui attendaient sagement sous le crachin. Je suis restée assise dans l’étable, triste de n’avoir rien fait de constructif. Je suis allée rejoindre le troupeau qui s’était abrité sous le grand sapin. Je me suis installée sur une pierre. Les ânesses, toujours aussi sympathiques, n’ont guère apprécié ma compagnie et sont parties, suivies de près par Ulsan. Arthur est resté avec moi et s’est fait câliner. Nous étions deux pauvres âmes se soutenant comme elles pouvaient. Je n’avais pas envie de rester là des plombes à me lamenter. En plus, la pluie commençait à tomber dru. Je suis retournée à l’abri de l’étable avec mon âne préféré. Cette fois-ci, personne ne s’est sauvé à mon approche. Quelques caresses sur les fesses de ma mule. Je me suis mise à croupie pour donner un peu de foin, puis je suis retournée au potager chercher de l’herbe. La distribution a été appréciée par tout le monde. Avant de repartir chez moi, Ulsan m’a un peu reniflée, j’ai pu effleurer son petit nez…
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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 19:27

C’était presque un mercredi d’été. Le temps était très lourd et la petite brise fraîche qui balayait l'atmosphère était la bienvenue. Vers 18h, je me suis rendue au centre équestre. Séverine était occupée à balayer les écuries, j’en ai profité pour me taper la discute avec Messaline qui travaillait (ou plutôt qui allait travailler avant que je ne l’interrompe) Petite Rivière. Notre monitrice préférée (non, je ne fayote pas dans l’espoir d’avoir de gentils poneys le vendrediiiii !!) est enfin arrivée et toutes les deux, nous avons pris la route vers …………… En plus de Pierre, nous avions deux spectateurs : un des voisins de la ferme et son fils. Ils ont vite été impressionnés par la force de Séverine, quand celle-ci a mis la longe autour du cou d’Ulsan pour l’attraper. Après quelques longues minutes de lutte, Séverine lui a remis le mousqueton décroché du licol. Un travail fastidieux de désensibilisation de la tête a alors commencé. La mule, enfermée sans la compagnie d’un autre âne, tentait régulièrement de s’élancer contre le barbelé. Elle était trempée de sueur (Séverine, beaucoup moins…) et se faisait caresser la tête inlassablement. J’ai pris un peu le relais, me rendant compte que mes biscotos étaient du flan aux pruneaux, et amorçais les pas de danse avec ma mule. Je me suis vite épuisée, à maintenir la tête de la main gauche et de caresser de la droite. Séverine a réassuré derrière moi. Ulsan venait de temps en temps me renifler : j’en ai profité pour lui toucher le museau, dernier rempart de sa résistance. Nous l’avons ensuite libérée de sa longe, laissée souffler, et j’ai eu comme difficile mission de lui remettre la longe. Deux fois j’ai réussi à attraper le licol, mais mon manque de force a fait que deux fois j’ai lâché. Notre vosgienne de souche (elle a sûrement des ancêtres bucherons… je ne vois pas d’autre explication) a capturé de nouveau l’animal féroce, qui malgré sa fatigue, a su donner quelques ruades, et j’ai fini la séance par quelques dernières caresses. Liberté, j’écris ton nom du bout des sabots ! Au bout de quelques minutes, nous avons ouvert la porte qui donne sur le paddock, elle est sortie rejoindre les ânes au petit trot et Pierre a nourri tout le monde. Nous sommes rentrées au bercail vers 21h30. Notre chemin était éclairé de zébrures déchirant le ciel. Ce dernier a finalement délivré une bonne « drache » comme on dit par chez nous. Nous avons presque dû nous arrêter tant on ne voyait plus la route sous les trombes d’eau. Malgré un petit détour, nous sommes arrivées à bon port.

Ce matin, j’ai retrouvé ma mule. Je n’ai pas vraiment eu le temps de travailler et me suis contentée de la caresser dans le paddock, et après l’avoir enfermée dans l’étable avec Pink, je l’ai obligée à regarder vers moi et lui ai caressé la tête avec le fouet.

Séverine estime à juste titre qu’il y a du boulot. L’idéal serait un quart d’heure par jour, ce qui sera possible quand elle sera chez moi. Mais dans la pâture où elle sera, je ne sais pas si je pourrais disposer d’un espace clos pour travailler. Peut-être dans la ferme voisine ?

En attendant, reste la question du déménagement. Tic tac tic tac, le temps s’écoule…

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 17:10

Bonnes fête les cloches, comme dirait ma charmante nièce (répétant les paroles de ma charmante belle-sœur). Ce matin, la peau du ventre tendue par le chocolat ingurgité la veille, je me suis réveillée relativement tôt (pas trop non plus, faut pas déconner en ce jour férié). J’ai pris la route, qui se cachait derrière un épais brouillard, il faisait assez frais. Je suis passée dire bonjour à ma grande tante, en permission pour le week-end (elle retourne à l’hôpital mardi). Puis j’ai rejoint les grandes zoreilles. Caresse à l’épaule d’Ulsan… je me suis aventurée jusqu’à l’encolure et elle s’est laissée faire quelques secondes. Tournée générale de caresses ! J’avais décidé de passer une matinée cool, à me poser dans un coin du paddock, observer et me faire observer. Pour passer le temps, j’avais pris mon bouquin pour réviser le galop 3 (est-ce ridicule à mon âge de passer cet examen que mes gamines de sixième passent également cette année ??). Me voyant assise, Arthur n’a pas raté l’occasion de se faire gratouiller. Ulsan est venue pointer le bout de son nez par curiosité et a continué à vaquer à ses occupations. Les ânesses sont aussi venues voir en passant. Après avoir potassé l’assiette et la coordination des aides, j’ai voulu un peu d’action et j’ai pansé tout le monde, Ulsan comprise. Nous n’en sommes pas encore au pansage complet, nous nous contentons de subir la brosse dur de la croupe à l’encolure (avec un léger agacement). Ce coquin d’Arthur a profité du moment pour me chiper mon bouquin : si je ne l’avais pas interrompu, il me l’aurait bouffé. L’intermède passé, je me suis remise aux gratouillages d’Ulsan, en reprenant les bases, c'est-à-dire le massage du couard et remonter progressivement jusqu’à la crinière. Nous étions presque revenues au meilleur niveau d’approche. Je l’ai finalement enfermée avec Pink et tandis qu’elles mangeaient, j’étais à quatre pattes pour passer le stick sur la tête de la mule. Elle s’est stoïquement laissée faire, ma main la frôlait quasiment. Encore un mystère à éclaircir : pourquoi je peux atteindre toutes les parties de son corps (même les oreilles !) avec un bâton mais pas avec mes mains ? J’en toucherai deux mots à Sherlock Holmes.

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9 avril 2009 4 09 /04 /avril /2009 18:57

Comme tous les jeudis, nous voici à la ferme à tenter d’apprivoiser la mule. Repartir quasiment du début, c’est éprouvant pour les nerfs. Pourtant, comme hier, j’ai réussi en arrivant à la caresser à l’épaule. Puis, impossible de réitérer l’exploit. J’ai recommencé le travail d’approche avec le stick. Résultat plus ou moins probant, puisque je n’ai pu la gratouiller qu’au niveau de la croupe. Je l’ai enfermée avec Arthur dans l’étable, elle ne montrait plus trop les fesses. Artur en a profité pour pousser la porte et s’évader dans la cour. Sa copine de jeu s’est largement affolée et a accueilli le fugueur par des petits brainissements heureux. J’ai tenté de la garder seule dans l’étable, mais elle était très agitée. Quelques feuilles de pissenlit ne l’ont pas rasséréné.

Un bout de licol continue de pendouiller lamentablement. Je ne sais pas quand je parviendrais à lui remettre. Et le temps qui défile à une vitesse supersonique !

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 18:10
Mardi midi, j’ai mangé chez ma mère. A peine arrivée, elle m’a dit d’un air tragique que la mule avait perdu la moitié de son licol. J’ai téléphoné au tonton : « un mousqueton pendouille, elle risque d’accrocher le précieux licol et de l’enlever » m’a-t-il informé. « Je passerai ce soir » lui ai-je répondu rassurante (tu parles, je savais bien que je n’arriverais pas à y faire grand-chose). Je suis rentrée du boulot un peu crevée, un peu à cran et j’ai consulté le répondeur, qui m’a transmis une nouvelle inquiétante : ma grande tante devait être hospitalisée. Belle soirée en perspective. Je suis allée rejoindre ma petite famille dans la jolie ville d’…….. Pierre et ma mère m’ont accueillie, ils n’avaient pas plus d’informations, le monde hospitalier aimant à entretenir le secret… Il fallait attendre 20h pour téléphoner et éventuellement visiter notre malade aux urgences. En attendant, Pierre et moi sommes allés voir ce que nous pouvions faire pour Ulsan. Par un miracle inespéré, j’ai réussi à caresser son épaule sans difficulté. Sans doute s’est-elle rendue compte qu’elle était beaucoup trop docile pour une fougueuse mule de son espèce, toujours est-il qu’elle ne s’est ensuite plus laissée approcher. Armée de ma chambrière, je l’ai poursuivie inlassablement, la laissant tranquille à chacun de ses arrêts, la félicitant chaque fois qu’elle me regardait. Elle s’est payée quelques joyeux galops et a fini par s’épuiser. Sa tête commençait à fléchir et ses yeux se fermer. J’ai repris les caresses de loin par l’intermédiaire du fouet. Nous l’avons ensuite mise dans l’étable, avec Pink dans un premier temps puis seule. Comme elle était sage et ne s’affolait pas d’être séparée des autres ! J’ai continué les caresses à distance et je la punissais par une tape sur les fesses (amis de la SPA, insurgez-vous !) quand elle me montrait les fesses. Elle a d’ailleurs vite compris et se retournait quand je lui demandais. Pierre est allé chercher de l’herbe et des pissenlits, je me suis accroupie pour les donner à Ulsan, et en même temps qu’elle chipait vite fait la pitance, je la gratouillais avec un stick sur le poitrail. Je la pensais mûre pour des caresses en direct, mais elle s’est de nouveau énervée. 20 heures ont sonné, nous avons dû tout laisser en plan… Aujourd’hui, je ne sais pas comment va la mule, mais ma grande tante semble aller beaucoup mieux.
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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 15:11

Regagner sa confiance. C’est ce que j’écrivais jeudi. Et c’est ce que je tentai de mettre en application vendredi après-midi. Quand j'arrivai, une famille admirait notre troupeau. La mule reniflait de loin les mains tendues. J’avais bon espoir de passer une agréable séance. Les gens partis, je rentrai dans le paddock et brossais mon petit monde. Ulsan ne me laissa pas aller loin : je ne pus brosser que l’arrière main. Quand je voulais l’aborder par les épaules, elle se retournait et me montrait ses fesses… Je refis du bouge de là, elle s’en énerva, commença à trottiner chaque fois que je lui demandais d’avancer, elle finit par son fameux galop furieux durant lequel elle envoya une belle ruade dans ma direction. Je ne la pensais plus coutumière du fait et fus très déçue par son attitude.
Avec Pierre, nous finîmes par la mettre dans l’étable en compagnie de Pink et je dus reprendre la chambrière. A la fin, je réussis furtivement à gratouiller à l’arrière de l’épaule.
Ce week-end, je ne peux pas m’en occuper et je stresse de plus en plus à l’idée du prochain déménagement asin et muletier.

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Présentation

  • : Le blog de la muletière
  • : Les aventures d'une muletière inexpérimentée, et de sa jeune mule Ulsan.
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Saines lectures

Mules et mulets des animaux d'exception, d'Eric Rousseaux
Un très beau livre richement illustré (vieilles cartes postales, dessins, gravures, timbres ou photos actuelles)sur l'histoire de l'industrie mulassière. Le texte, parfois un peu rébarbatif mais très documenté, est ponctué d'extraits littéraires (Alphonse Daudet avec la mule du pape ou encore Victor Hugo en voyage dans les Alpes et les Pyrénées...). Très vivement recommandé!

Mon âne: le comprendre, l'éduquer, jouer avec lui, de Lucie Bland

Ce livre, simple, précis, intelligent, et bien illustré, a été écrit par une jeune fille de 15 ans. J'adore ses méthodes d'éducation, basées sur le respect et la confiance réciproque entre l'ânier et son âne. A mettre d'urgence dans toutes le biblitohèques asines.

Les cahiers de l'âne
La revue des bourricots. Quel dommage qu'elle ne paraisse que tous les deux mois... Et depuis les deux derniers numéros, on peut retrouver un dossier sur les mules!

Voyage avec un âne dans les Cevennes, de Louis Robert Stevenson
En plein questionnement amoureux, l'auteur de L'île au trésor (que je n'ai même pas lu, honte à moi), décide d'aller réfléchir au grand air. Il part donc dans les Cévennes, à la recherche de l'histoire des Camisards. Il prend comme porte-bagage Modestine, une ânesse pas super obéissante (une ânese quoi) qui se prend pas mal de coups dans la tronche. Le courant finit par passer, mais leur belle histoire se finit par la vente de Modestine à l'issue du périple.

Mon amie Flicka et Le fils de Flicka, de Marie O'Hara
Je suis pasée à côté durant mon adolescence. Il faut dire que celle-ci n'a pas été bercée par l'amour des chevaux. Heureusement que Manue, ma belle soeur, et Hélène, ma topine, étaient là pour combler cette insoutenable lacune. Elles m'ont filé les bouquins. Je m'attendais à un truc mièvre et enfantin, et j'ai été agréablement surprise par la rudesse de ce récit. Ma petite U - pas super bien proportionnée il faut bien l'avouer - est-elle comme le Gnome? Je l'espère!

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