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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 19:10

Samedi, nous étions invités chez Nath. Les membres de l’Association du Caribou, autrement dit les potes, n’étaient pas au complet, mais je fis cependant mon coming out : « J’ai une mule. ». La nouvelle, à mon grand désespoir, fit un flop. Seul Stéphane s’enthousiasma : « Gabin va pouvoir monter dessus cet été ! ». Jamais je ne laisserai mon Gabinou, le fils de Stéphane et d’Anita, mon filleul, monter sur ma sauvageonne avant qu’il n’ait atteint sa majorité. Ce qui me laisse environ seize ans pour maîtriser la bête (je parle d’Ulsan, pas de Gabin).

Rapidement après mon annonce tomba La Question (The Question) : « Mais pourquoi une mule ? ». Question posée avec un je ne sais quoi de ton moqueur. « Ben, pour la monter pardi ! ». « Ca se monte une mule ? ».

Grrrrrrrrrrrrrrrrr. Ca se monte oui, ça s’attelle, ça saute, ça fait du dressage. Crotte à la fin,  c’est quoi ces idées reçues ? Est-ce qu’une fois dans ma vie j’ai osé avoir ce genre d’à priori sur tel ou tel animal ? Hum, mouais, bon…

En tout ca, je ne sais toujours pas quand mon « ça » se montera, s’attellera, sautera des barres ou fera du dressage. Jeudi dernier, nous ne fîmes aucun progrès, je n’arrivai même pas à la toucher. Je lui achetai lundi soir une chambrière (même que je me gourai d’engin et achetai un fouet d’attelage… lapsus révélateur ?) afin de commencer à la chatouiller de loin. Demain, nous travaillerons cette approche. Yaaaaaaaaaaa Ulsan!

 

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 15:33

Voilà donc près de deux ans que je me suis mise à l’équitation. Ce ne fut pas chose facile tant mes à-priori négatifs étaient forts.

Gamine, j’étais raide dingue de Zorro, et encore plus folle du magnifique Tornado. Je chevauchais  cheveux au vent ma bicyclette et m’imaginais galoper sur l’étalon noir. Puis je grandis (un peu, pas beaucoup) et devins une ado blasée limite cynique. Au Panthéon des zanimaux préférés des filles de mon âge s’élevaient dauphins et chevaux. Je les abhorrai donc, et criai haut et fort mon admiration pour le regard globuleux et sidérale ment vide des vaches. Ces bovins n’étaient pas encore à la mode en cette fin des années 80, et mes copines me regardaient de travers avec mes goûts douteux trop décalés. En grandissant encore (un peu, pas beaucoup), je continuais à voir les chevaux comme des êtres hautains et vaniteux, à l’image de leurs cavalières. Pourtant, je goutais aux joies de la balade pour touristes, en vacances avec les copains, et pris un pied pas possible lors de mon premier galop.

Lorsqu’après ma chute asine ridicule je proposai à Manue, ma belle sœur préférée (et unique), de prendre des cours d’équitation, celle-ci –qui avait déjà pratiqué cet art dans sa folle jeunesse – me prévint de la nullité de la plupart des centres équestres et de leur fréquentation par de sales petites bourges. Nous avons donc cherché The Centre, et nous l’avons trouvé pas très loin de chez Manue. Une immense ferme, dont le corps principal datant des années 20 ressemble à une maison hantée, dominant une petite vallée. Pendant un an, nous avons appris à connaître les gens, les lieux, les chevaux, en compagnie de notre monitrice Zaïre. Celle-ci se fit ensuite un peu vertement limoger… changement de monitrice, changement de méthodes. Je mettrai un bon mois à me faire à Séverine et à l’apprécier pleinement. C’est avec elle que je fais mes premières chutes, plus ou moins rigolotes (vive le rodéo avec Amicale la mal nommée), plus ou moins douloureuses (merci Kochia la cochonne… ok, j’étais en tord, comme souvent). C’est à partir de ce moment aussi que nous faisons connaissance avec deux cavaliers hors paire : Hervé le casse-coup, toujours à faire le kéké pour épater ces dames, et Maryse, incarnation de l’élégance et de la modestie. Et c’est enfin le temps pour Messaline de dompter sa nouvelle et décoiffante jument : Petite Rivière.

Régulièrement, nous payons des pots le vendredi, après le cours. Hier soir, c’était au tour d’Hélène de fêter sa première chute qu’elle a longtemps appréhendé. Mais tout s’est relativement bien passé quand elle a été éjectée du dos de Gullivers.

Nous avons souvent la peur au ventre quand nous montons. Peur de cette fameuse chute, qui arrive même aux meilleurs d’entre nous : notre héros du vendredi soir, Hervé, n’est remonté qu’une fois depuis qu’il a chu de son Happy boy. Elle est là, tapie au creux de notre estomac, mais il y a l’ambiance, toujours joyeuse, avec des cavaliers ni hautains, ni vaniteux, et il y a les chevaux – qui ne sont certes pas aussi marrants que les ânes, hi han ! hi han !- qui ont chacun leur personnalité plus ou moins attachante. On a toutes dans l’cœur une Flicka, une Tenuto ou une Etincelle qui nous ont aidé à (re)mettre le pied à l’étrier !

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 17:23

Aujourd’hui, c’est la grève. Je défile. Je manifeste. Je scande des slogans. « A bas les tête-de-mule ! » « On veut des mules dociles ! » « Pas de foin pour les chafouins ! »

Mais pour de faux.

En réalité, je fais bien grève, mais on va bosser dur avec Ulsan. Notre objectif : réduire la distance minimale d’approche comme on dit en éthologie (je ne parle pas ici de cette mode en vogue dans le monde du chwal, mais de l’étude du comportement animal). Nous commençons par une petite mise en jambe : nous sortons la mule avec son pote Arthur, afin de faire quelques aller-retour au galop. L’âne,  ce gros feignant, est très vite crevé par l’exercice et finit par refuser d’avancer. Nous revenons au paddock. Pink, les zoreilles en arrière, la tête baissée, souffle bruyamment, crachant presque comme un chat furieux, sur mon chevane qui, totalement blasé, ne réagit pas.

Je panse ensuite les ânes, leur fais des démonstrations d’amour à outrance, histoire de dire à ma mule : « Hé ! T’as vu comme je suis gentille. Allez ! Viens te faire capougner toi aussi. ». Mais ça marche pas. Pourtant, ma main touche son museau à plusieurs reprises, et cela me suffit pour être aux anges. Commencerai-je à percer sa bulle ?

Dernier exercice : je la coince dans l’étable. Elle n’est pas contente et cherche à m’intimider en grattant de ses antérieurs. Je l’engueule et tente de la calmer en chantonnant. L’effet de ma voix mélodieuse n’est pas spectaculaire (c’est vexant) mais aujourd’hui, je suis d’humeur optimiste et vois encore une amélioration : la demoiselle ne me présente plus son joli postérieur. Après qu’elle m’ait reniflé la main, je la félicite et nous la libérons.

Peu après, mon oncle et ma mère emmènent Pink pour lui faire faire un petit tour, toute seule, sans sa fifille. Cette dernière ne témoigne aucune émotion. Mais contre toute attente, Ulsan manifeste son désappointement par un petit brainissement. Et quand nous faisons l’échange de Pink contre Ulsan, c’est l’ânesse qui se met à braire.

Je repartirai sans comprendre… et pourquoi qu’elles pleurent pas quand c’est moi qui m'en vais ????

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 13:29

Si t’es pas sage, je change ton nom.

Ubu !
Ultimatum !
Uzbek !
Urubu !

Usante !
Unetelle !
Uranium !
Uppercut !

Ulcère !
Urticaire !
Urètre !
Urée !

Urine !
Urinoir !
Usurpatrice !
UMP !

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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 18:13
 

- « Pierre m’a dit que ta mule s’est encore sauvée. »

- « Hein ? »

Conversation, hier midi, entre une mère et sa fille.

- « Mais elle a fait comment ? »

- « Elle est passée au dessus des barbelés ».

- « Oh là là. »

Vision d’horreur d’une mule éventrée par les maudits fils, les viscères sanguinolentes dégoulinant du bidon tout doux.

- « Mais ces fils sont aussi hauts que sa tête ! »

- « Au moins ! ».

Rêve de podium en CSO, avec une mule non homologuée.

- « Elle promet ta bête. »

Elle promet.

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 19:41

Habituellement, durant la mauvaise saison, le dimanche matin est consacré à la ballade des ânes. Mon oncle prend Arthur, ma mère s’occupe de Pink et je monte Mimoun qui m’a finalement acceptée sur son dos sans faire d’histoires. Idem pour le filet et le mors. Je subodore que sa flemme immense l’incite à la non rébellion. Et nous avons récemment réussi à trotter. Même si on est encore loin du Prix d’Amérique, je suis surprise de sa relative obéissance à mes jambes et surtout à ma voix (une sorte de cri primitif hystérique « trrrrrrrrrrrrrrrotter ! »).

Mais ce matin, pas de ballade pour moi. Ce midi, il était prévu de fêter l’anniversaire du père de Pascal, mais mon Namoureux a une fièvre de cheval (ah ah ah) depuis deux jours et nous sommes restés à la maison.

Cependant, après le repas, j’ai lâchement abandonné mon malade pour rejoindre, après 40 minutes de route, ma mule.

Ma mère et mon oncle se sont mis en devoir de me conter leurs péripéties du matin : comment ils avaient d’abord sorti les ânesses pour une mini promenade, trop mini à leur goût puisqu’elles avaient rechigné à rentrer au bercail, puis sorti un Arthur désorienté et perdu sans les copines. Ils m’ont ensuite dit qu’Ulsan avait trouvé une nouvelle maman : « Viens voir ». Nous avons mis (non sans difficulté) un licol à Arthur, nous l’avons sorti de l’étable et hop, une petite mule l’a docilement suivi. Nous avons ainsi fait quelques aller-retour jusqu’à la grand’porte, au pas et au trot, Arthur donnant des ruades de ci de là quand la petite (plus grande que lui au demeurant) le suivait de trop près.

Nous avons alors enfermé le jeune hongre et entrepris de mener nous même Ulsan. Exercice périlleux car cette petite chèvre grimpait partout pour nous échapper.

Puis ma petite famille est partie en vadrouille, me laissant seule pour tenter de toucher mon farouche bébé. Pour qu’elle ne se sente pas trop seule pour ce travail, je l’avais enfermée avec Arthur. Une heure de match, score : un partout. Je l’ai frôlée, elle m’a frôlée. De son postérieur gauche. Sale bête. Dépitée,  je me suis assise dans un coin sombre. Que croyais-je ? Qu’elle allait trottiner autour de moi en disant : « Marie ! Marie ! Comme tu m’as manquée depuis hier ! Tiens, viens voir ce que j’ai gravé sur ce tronc pour toi : Ulsan et Marie,  amies pour la vie. »

Hé, ho ! On n’est pas dans un Walt Disney. Arthur, qui aime bien quand je me fais toute petite, est venu vers moi pour me consoler. Il a posé une patte sur mon épaule et m’a dit : « Aller, baisse pas les bras. Tu te souviens comme je t’en ai fait baver : je tirais au renard quand tu m’attachais, j’étais super chatouilleux quand tu voulais me panser, je bottais quand tu tentais de me curer les pieds, je me suis même cabré lors de notre première sortie. Et maintenant, je suis le plus doux de tous les ânes, le plus sage, le plus docile. »

Je lui ai répondu « Mouais, pas encore tout à fait. Hé ! Mais j’avais dit qu’on n’était pas dans un dessin animé, et chuis pas Shrek moi ! ».

Il allait me rétorquer un truc qui vanne bien, mais la mule l’a bousculé.

J’avais froid, j’en avais marre. J’ai libéré mes zigotos, les rendant à leurs copines, et je suis repartie vers mon chez moi triste comme un ménhir.

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 10:07

Voilà une semaine que je pris la Grande Décision d’acheter la mule U.           

Samedi dernier, nous l’avons découverte dans son contexte (les dépendances aux allures délabrées d’une ferme, sous une pluie glaciale donnant une touche finale à ce sinistre tableau) accompagnant sa mère, une étrange « jument-ponette » alezane, très porteuse et courte sur pattes.

J’étais venue avec mon habituelle petite famille (ma mère et mon oncle) et avec Pascal, mon compagnon. Pour un autre groupe d’acheteurs potentiels, les éleveurs-vendeurs avaient sorti un bel Haflinger et un superbe Fjord. Comparant ce dernier avec mon petit animal sans encolure et maladroit sur ses grandes guiboles, mon oncle me demanda si je ne voulais pas changer d’avis. Tête de mule que je suis, j’ai dit « nan ».

L’après-midi même, je galopai (en voiture) jusqu’à mon centre équestre préféré pour consulter notre Grande Prêtresse de l’Equitation : Séverine. Après lui avoir fait les offrandes d’usage et brulé dix cierges à sa gloire, je la suppliai de m’accorder quelques minutes sur le cours qu’elle dispensait. Dans sa grande générosité, elle accepta, et je lui montrai les photos de la mule. Je posai quelques questions, elle me rassura et donna sa bonne parole : « Tu as la place, tu as l’argent, alors vas-y ».

Alléluia !

Et nous voici vendredi 23 janvier 2009, la mule est arrivée dans la ferme familiale. Je signe avec émotion le certificat de vente : elle est à moi !

La mère d’Ulsan se trouve encore dans le camion, elle appelle sa fille qui lui répond par un déchirant « brainissement ». Le camion part. La mule est très agitée, elle trotte, galope, brainit et rue à tout va. Les ânesses sont perplexes et Arthur retrouve la folie de ses débuts. J’aimerais rester, mais je dois partir. Mon oncle me rattrape : la mule s’est (déjà !) sauvée et elle inspecte tranquillement la cours. Aucune effraction, aucune porte ouverte : elle a donc sauté le bon mètre du grillage ! Il faut tout rehausser, sous le regard accablé de la fugueuse.

Un peu rassurée, je pars pour de bon, attendant avec impatience de revoir mon petit monde à grandes zoreilles.

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 10:25
21 janvier 2007
"Bien campée sur ses quatre pattes, la croupe rebondie, le dos large et accueillant... la tentation de chevaucher Mimoun, la plus robuste des trois ânes fraîchement débarqués dans la famille, était bien grande. J'exerçai des pressions croissantes sur son dos afin de jauger les réactions de la bête. Impassible, placide, limite apathique. Un bon début en somme. Incapable d'escalader le mètre vingt du garrot de ma seule force herculéenne, je pris une pauv' chaise qui traînait là et qui n'avait rien demandé à personne comme marchepied. La longe passée dans l'anneau du licol comme rêne de fortune, ma monture et moi fîmes fièrement trois mètres au moins, qui nous menèrent directement à l'étable protectrice. Je descendis avec la grâce d'une amazone, grisée par le vent qui avait follement fouetté mon visage (mais ça, c'était la veille, à cause de la tempête). Puis je me vantai bigophoniquement de mon exploit à mon oncle et néanmoins propriétaire des six grandes zoreilles.
Le dimanche, tel saint Thomas, le tonton voulut voir de ses yeux mes talents de cavalière asine. "Ben, bof, j'le sens pas, mmmmm, rho la la, bof." lui dis-je avec mon à-propos habituel. "Mais si, mais si." me répliqua-t-il avec entêtement. "Bon", fis-je après avoir résisté longuement, trente secondes, environ. Dans les douces effluves de paille imbibée de crottin et de pisse, nous nous rejouions i'm back in the saddle again, sauf qu'il n'y avait pas de selle, et que l'échine de l'ânesse me rentrait dans les fesses... ah les joies de la monte à cru! Nous sortîmes tous les trois, à la lueur d'un beau jour de janvier (hum), au rythme d'un pas tranquille.
Notons pour la suite, qui ne va pas tarder, par définition, que je n'avais pas eu la présence d'esprit de me confectionner des rênes.
Nous avions vaillamment parcouru une dizaine de mètres quand Arthur  vint mettre un peu de piquant à cette aventure sans aucun intérêt jusque là. Mu par une jalousie maladive, il se mit à harceler notre équipage. En des circonstances normales, l'ânesse aurait remis le fâcheux en place par un coup de sabot bien ajusté. Mais avec une passagère clandestine sur le dos - jamais personne ne lui avait fait l'offense de poser sur elle son postérieur - elle s'affola et se mit au petit trot puis accéléra l'allure. Je n'eus même pas le temps d'avoir une pensée émue pour le petit Jérémy, rencontré lors d’une balade à cheval pour touristes lors de vacances au Pays Basque, et de comprendre enfin ses frayeurs sur son pottok rebelle, au son de ses cris déchirants et de ses appels désespérés à la monitriiiiiice. Mais moi, pleine de dignité, je ne criai pas. Je n'en eus pas l'occasion car l'infâme bestiole, la bougre d'ânesse pila net au fond du terrain. Vol plané au dessus de sa tête qu'elle avait judicieusement baissé, je m'écrasai, tel un Boeing détourné, sur le sol boueux. L'oncle, vaguement inquiet, s'enquit de ma santé (au bas mot, cinquante côtes cassées, l'ensemble de mes poumons perforés, sans doute une hémorragie interne. Mon pronostic vital est sérieusement engagé). "Ca va." fis-je avec bravitude, pliée en deux, tremblante, le souffle coupé. Je refreinai l'envie de pleurer en contenant mes larmes dans le tréfonds de ma gorge, même si, physiologiquement parlant, le fait était peu probable, moi, je savais qu'elles étaient là. Le tonton, infirmier de son état, ne se satisfit point de ce diagnostic et me questionna d'un "T'es sûre?" très professionnel (mes côtes ne sont pas brisées, mais fêlées, ça ne fait pas un pli. Mes poumons, quant-à eux, se remplissent à nouveau du bon air vivifiant d'***, l'hemorragie, elle, s'est miraculeusement stoppée). "Ouais ouais." répondis-je, des sanglots dans la voix (faut pas pleurer, faut pas pleurer, je suis une warrior.). "Bon, ça va alors." (merde, je ne suis même pas blessée, si ce n'est dans mon amour propre).
Faire une chute de cheval, ça a quelque chose de glamour, un peu comme se planter en Porsche. Ca a de la gueule (Toulouse-Lautrec et James Dean m'auraient traitée de pauvre conne, mais ils ne le peuvent plus, ah ah ah).
Mais se casser la gueule d'un âne, c'est aussi naze que de se vautrer dans un fossé avec une 4 ailes.
La honte
Et pas une seule égratignure à monter en épingle, à valoriser dans mes conversations mondaines.
La honte.
Pourtant, avec mes proportions à moi, et ses proportions à elle, ça aurait pu le faire.
La honte."
Quelques jours plus tard, je pris une de ces fameuses Grandes Décisions dont j'ai le secret : apprendre les bases de l'équitation avec la plus noble conquête de l'Homme, avant de m'attaquer à sa plus têtue.
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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 18:33

Animal grégaire.

Bon.

Soit.

Notre nouveau sport dominical préféré fut la compulsion des petites annonces de la Voix du Nord. Nous nous arrêtâmes sur l’une d’elle. On y proposait deux ânesses. Il fut décidé que nous n’en prendrions qu’une. Nous allâmes les voir dans leur cadre idyllique, par un matin de janvier : une charmante maison entourée d’un immense terrain au milieu duquel trônait un étang où  pataugeaient des canards de collection. Les deux demoiselles – une mère et sa fille – avaient été achetées en même temps que la propriété, n’avaient pas de nom, pas d’âge et n’avaient  jamais quitté leur pâture. Nous avions fait le choix de prendre la mère, plus sociable aux dires du proprio, car elle calmerait sans doute notre remuant Arthur. Au fur et à mesure de la visite, des pourparlers commencèrent : soutenue par ma mère, je négociai pour que mon oncle ne séparât point la mère de sa progéniture. Nous conclûmes un fameux deal avec le vendeur et repartîmes avec deux ânesses pour le prix d’une !

Durant les semaines qui suivirent, elles se montrèrent farouches et refusaient de franchir une barrière imaginaire dans la cours. Nous comprîmes la signification du verbe « planter » en langage asin. Mais le mot « patience » en fait également partie et le déblocage survint : Pink (le nom fut finalement retrouvé) décida de suivre Arthur dans ses pérégrinations citadines. Mimoun, son inséparable fille, la suivit.

Tout aurait pu être parfait si je n’avais découvert entre temps le vol plané à dos d’âne…

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21 janvier 2009 3 21 /01 /janvier /2009 14:02

Comment a germé dans ma tête cette graine de mulet ?

Des spécialistes de la question, venus du monde entier, se sont penchés sur le problème durant de nombreux mois. Ils ont enquêté, interrogé les membres de ma familles saoulés de mes éloges incessants de La Mule (The Mule in english) et ont fouillé mes poubelles pour conclure que cette fameuse petite graine est issue de l’union d’un certain nombre d’événements, s’enchaînant en cascade, et dont le battement d’aile d’un papillon ne serait pas étranger.

Tout, donc, semble remonter au jour où la ferme familiale et néanmoins citadine devint orpheline. Mon grand-père mort, ma grand-mère de cœur partie rejoindre ses vrais enfants, après un siècle d’existence, la pauvre ferme se retrouva sans âme qui vive.

L’été suivant, ma mère et moi divaguions sur les routes du Pays de Galles en la compagnie radiophonique d’Hervé Pochon qui lui divaguait sur le chemin Stevenson en la compagnie de l’ânesse Sardane. A plus d’un millier de kilomètres de là, mon oncle se délectait lui aussi de l’émission. Nous ignorions qu’un heureux événement grandissait dans le giron de nos cerveaux… Il naquit quelques mois plus tard, vers la fin octobre, quand Arthur, petit âne hongre de trois ans et demi fit son apparition dans notre monde et vint égayer de nouveau la ferme esseulée. Une naissance à la vie asine qui ne se fit pas sans douleurs. Nous n’y connaissions rien aux équidés, et l’animal – difficile à maîtriser, un peu fougueux sur les bords et au milieu – nous donna du fil à retordre. Bientôt, nous arrivâmes à lui passer le licol sans se prendre de ruades et entamâmes quelques balades épiques dans notre ville minière. Arthur apprit à vaincre ces serpents de rails et traverser les voies ferrées les sabots dans le naseau, puis il dompta les monstrueuses et avides  bouches d’égouts aux dents acérées. Mais il s’ennuyait le reste du temps. On lui confia la compagnie d’une jeune brebis, malgré les mises en gardes des bourricotiers… il nous la tua en jouant.

« L’âne est un animal grégaire, il lui faut donc la compagnie d’autres ânes », telle était l’affirmation péremptoire des connaisseurs.

Il faudrait un jour en prendre compte….

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Présentation

  • : Le blog de la muletière
  • : Les aventures d'une muletière inexpérimentée, et de sa jeune mule Ulsan.
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Saines lectures

Mules et mulets des animaux d'exception, d'Eric Rousseaux
Un très beau livre richement illustré (vieilles cartes postales, dessins, gravures, timbres ou photos actuelles)sur l'histoire de l'industrie mulassière. Le texte, parfois un peu rébarbatif mais très documenté, est ponctué d'extraits littéraires (Alphonse Daudet avec la mule du pape ou encore Victor Hugo en voyage dans les Alpes et les Pyrénées...). Très vivement recommandé!

Mon âne: le comprendre, l'éduquer, jouer avec lui, de Lucie Bland

Ce livre, simple, précis, intelligent, et bien illustré, a été écrit par une jeune fille de 15 ans. J'adore ses méthodes d'éducation, basées sur le respect et la confiance réciproque entre l'ânier et son âne. A mettre d'urgence dans toutes le biblitohèques asines.

Les cahiers de l'âne
La revue des bourricots. Quel dommage qu'elle ne paraisse que tous les deux mois... Et depuis les deux derniers numéros, on peut retrouver un dossier sur les mules!

Voyage avec un âne dans les Cevennes, de Louis Robert Stevenson
En plein questionnement amoureux, l'auteur de L'île au trésor (que je n'ai même pas lu, honte à moi), décide d'aller réfléchir au grand air. Il part donc dans les Cévennes, à la recherche de l'histoire des Camisards. Il prend comme porte-bagage Modestine, une ânesse pas super obéissante (une ânese quoi) qui se prend pas mal de coups dans la tronche. Le courant finit par passer, mais leur belle histoire se finit par la vente de Modestine à l'issue du périple.

Mon amie Flicka et Le fils de Flicka, de Marie O'Hara
Je suis pasée à côté durant mon adolescence. Il faut dire que celle-ci n'a pas été bercée par l'amour des chevaux. Heureusement que Manue, ma belle soeur, et Hélène, ma topine, étaient là pour combler cette insoutenable lacune. Elles m'ont filé les bouquins. Je m'attendais à un truc mièvre et enfantin, et j'ai été agréablement surprise par la rudesse de ce récit. Ma petite U - pas super bien proportionnée il faut bien l'avouer - est-elle comme le Gnome? Je l'espère!

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