Dommage que je ne sois pas allée me balader hier : nous aurions eu le droit à un beau soleil. Aujourd’hui, Ulsan et moi se contenterions d’un temps gris. Au paddock, ma belle n’avait pas envie de sortir. Heureusement que Ranzo, plus sympa, est venu à ma rencontre, ça a attiré ma tête de mule. Lors de son pansage, je me suis vantée auprès de Christian qu’Ulsan ne grattait presque plus. C’est bien sûr à ce moment que la vilaine a tout fait pour me contredire. Une fois prêtes, nous sommes sorties et Ulsan n’a fait aucune difficulté pour quitter la ferme. Nous avons fait de nombreux petits arrêts pour se rassurer un peu. Elle a été nickel jusqu’au village, je me suis dit qu’un peu de trot ne lui ferait pas de mal. Mais elle en a profité pour m’embarquer vers un carré d’herbe. Je l’ai difficilement sortie de là : contrariée, elle ne voulait plus repasser au pas. Elle m’a embarquée vers une petite pâture ouverte : et c’était reparti pour une bataille. Le poney entier du coin a choisi ce moment délicat pour se mettre à appeler Ulsan… j’en ai un peu bavé jusqu’au dernier coin d’herbe visité. Le calme est revenu mais pas longtemps : nous avons découvert un cheval que nous ne connaissions pas encore, puis il a fallu passer devant le beau bai et pas loin du poney entier. J’ai eu droit à un plantage en règle. Il a fallu cinq bonnes minutes pour se remettre en route. Ouf ! Tout semblait de nouveau impeccable sur le chemin du retour. Au large de la grande carrière, la mule a eu très très peur et elle est partie au grand trot. Surprise, j’ai lâché la longe reliée au licol, mais j’ai eu la présence d’esprit de garder celle du chifney : j’ai couru au cul d’Ulsan et j’ai agi d’un coup sec. Nous nous sommes soudainement arrêtées. Nous sommes revenues sur les lieux de la frayeur : il y avait des élagueurs dans la pâture des chevaux de club, mais Ulsan a eu toute sa journée au paddock pour s’en accoutumer… Mystère. Nous sommes rentrées aux écuries. Je suis repartie de là avec un goût amer : ma petite mule n’est toujours pas rassurée en ma compagnie. Je me sentais tellement nulle alors que j’aurais aimé me sentir tellement mule.