Je ne m’étonne même plus de voir les zânes et la mule à côté, je ne cherche même plus à les remettre à leur place… mais ma vengeance sera terriiiiiiiiiiiiiiible, gnarp gnarp gnarp ! C’est ainsi que ce matin, je plantai dix poteaux de plastique blanc qui intriguèrent beaucoup Arthur et Ulsan. Mes compétences en clôtures électriques s’arrêtant là, je ne pus aller plus loin… Ma mule s’empressa alors de mâchouiller consciencieusement l’un des piquets. « Méfie-toi ! Bientôt, il ne faudra plus faire ça ! » la prévins-je. Je poursuivis par le pansage et les gratouillages habituels, le touche-oreilles de la veille n’était pas aussi convainquant. Je délaissai ensuite la mule pour m’intéresser à Arthur. Je m’étais mis en tête de lui essayer le filet de Mimoun, et pourquoi pas le monter un peu. J’avais déjà tenté la chose en présence de mon oncle et ça ne s’était pas mal passé, mais j’avais eu peur de blesser son dos, car il est beaucoup plus frêle que la grande ânesse, et je n’avais pas fait durer l’exercice. Ce matin, le plus difficile fut de passer la têtière. Môssieur n’aime pas que l’on touche ses zoreilles. Pourtant, j’avais trouvé une amélioration de ce côté… De toute façon, une fois la chose faite, je me suis rendue compte que le filet était trop grand pour mon petit âne. J’ai remis le licol et nous avons fait un tour de pâture pour calmer la pauvre bête, nous étions suivis nonchalamment par Ulsan. Dernières tentatives pour toucher sa tête… échec, mais elle renifle plus souvent mes mains.